Indice syntec 315,0

Il est absolument nécessaire de concilier impact social et environnemental et rentabilité économique. Pour cela, des principes de responsabilité sociétale doivent être intégrés à chaque stade de la création de valeur. 

Introduction

La RSE met l’accent sur une pratique loyale des affaires et de la commercialisation de ses biens ou services. Plusieurs principes régissent cela, parmi lesquels : la transparence, la concurrence loyale, la non-discrimination des concurrents, le respect de la loi et des règlements ou la protection des données et de la vie privée des personnes. 

L’objectif est de tendre vers des pratiques vertueuses dans l’exercice de leurs activités et d’être reconnus comme des acteurs fiables et honnêtes. Quel que soit le secteur d’activité, il est important, en cohérence avec le code de déontologie de l’entreprise, d’effectuer ses missions de manière irréprochable servant à la fois les aspects économiques et business mais également d’image. 

Les enjeux économiques auxquels doivent répondre les entreprises qui s’inscrivent dans une démarche RSE sont les suivants : 

  • le respect des engagements et la satisfaction des clients ; 
  • l’intégration de la RSE aux prestations.

Enjeux

Respect des engagements et satisfaction des clients

La loyauté des pratiques commence par la transparence vis-à-vis du client sur l’ensemble des éléments facturables de la prestation dans un devis clair et détaillé. 

Cela est particulièrement important lorsque la prestation de service concerne la mise à disposition de personnes (consultants, ingénieurs, experts) pour des missions de conseil et d’accompagnement. Ce type de missions en mode projet doivent être extrêmement transparentes pour le client, à la fois sur la décomposition du temps vendu, sur le contenu de la mission ainsi que sur les livrables et attendus. 

Ainsi, le fait de rendre visibles en ligne les conditions générales de vente et de prévoir des engagements de confidentialité avec un modèle type permet d’harmoniser les pratiques et d’assurer une équité entre ses clients. Cela permet également à ces derniers d’avoir aisément accès à l’information. 

En parallèle, posséder une grille tarifaire claire et indexée apparaît également comme un élément prépondérant à la fois en interne et externe.

  • En interne, cela permet d’harmoniser les pratiques entre les projets, d’avoir des points de comparaisons et d’assurer la rentabilité des missions en évitant au maximum les dépassements de temps.
  • En externe, cela permet aux clients d’avoir une bonne visibilité sur le découpage des prix et la valeur des prestations

Enfin, des clauses éthiques prévenant les conflits d’intérêts et la protection des données doivent être prévues. 

Ainsi, l’entreprise doit disposer d’un corpus documentaire solide sur lequel s’appuyer. 

Intégration de la RSE aux prestations

Dans les professions de services à haute valeur ajoutée, qui s’exercent principalement en B to B, des principes et des actions de responsabilité sociétale doivent être intégrés aux prestations, que ce soit d’un point de vue humain, pédagogique, environnemental ou éthique. 

Il s’agit d’un impératif absolu de revisiter son métier en se demandant comment intégrer la RSE à chaque stade de la création de valeur. Toutes les professions à haute valeur ajoutée ont un rôle clé à jouer dans l’intégration de ces enjeux au cœur de leur activité, en tant que professions à effet de levier, en abordant chaque prestation par le prisme de la RSE. 

L’objectif est d’intégrer la RSE directement dans les offres de prestations de l’entreprise, en ne se limitant pas aux conditions de sa réalisation, mais en intégrant ces enjeux dans la prestation elle-même.

Focus métiers

Si la démarche est transversale, le mode et les niveaux d’intégration des enjeux RSE diffèrent selon les branches. À chaque métier ses spécificités.

Métiers de l’ingénierie

Par exemple, pour les métiers de l’ingénierie, l’intégration des enjeux RSE dans l’offre client est essentielle.
Parce qu’elle intervient dès la phase de conception des projets, l’ingénierie a un impact potentiel déterminant sur l’empreinte carbone finale des infrastructures d’eau, de transport, d’énergie, de traitement des déchets, des bâtiments, des technologies, des équipements et des procédés industriels. En effet, de par son expertise technique, sa capacité à imaginer des réponses nouvelles à des problématiques complexes, son rôle d’analyse et de conseil auprès des décideurs publics et privés, l’ingénierie a une responsabilité et un rôle clé à jouer dans le choix et la mise en œuvre de solutions répondant à l’enjeu climatique.

À ce titre, la Charte pour le Climat de Syntec-Ingénierie de 2019 présente comme premier engagement celui d’« Agir concrètement en faveur du climat au travers des projets confiés » en proposant systématiquement des alternatives ou options environnementales aux clients, en prenant en compte l’enjeu climat. Au travers de cette charte, les signataires s’engagent à « Être force de proposition dans les missions et les projets qu’ils réalisent pour en réduire l’empreinte carbone ».

Métiers du conseil

De même, dans le cadre d’une mission de conseil, la prise en compte par les consultants des enjeux de RSE dans leurs recommandations client est essentielle. En tant que conseil, les cabinets ont pour responsabilité particulière d’intégrer le sujet à leur métier et notamment de :

comprendre les enjeux de responsabilité de leurs clients, quels que soient leurs secteurs ;
développer de nouvelles compétences (par exemple sur les nouvelles formes d’économies : circulaire, inclusive, de fonctionnalité ou collaborative) ;
proposer des offres répondant à ces enjeux ;
adapter leurs pratiques, outils et méthodologies pour être capable d’accompagner ce type de transformation.

Ils peuvent le faire en créant des offres portées par des équipes dédiées ou en intégrant la RSE à leur ADN.

Pour accompagner les entreprises dans cette démarche, le guide « RSE et cabinets de conseil en stratégie et management » de Consult’In France est un outil pédagogique à destination des sociétés de conseil présentant l’ambition d’embarquer toute la profession du conseil dans la transition durable.

Métiers du numérique

La prise en compte des enjeux RSE est indispensable au regard de l’impact du numérique sur l’environnement mais également des possibilités importantes qu’il offre pour accélérer la transition écologique. En effet, certaines écotechnologies représentent un formidable potentiel pour améliorer l’efficacité énergétique, rationaliser nos consommations, traquer les gaspillages et plus largement réinventer le quotidien. Aussi, pour être durables, les entreprises du secteur numérique doivent intégrer les principes de l’écoconception afin de prévenir d’importants impacts sur l’environnement tels que l’épuisement des ressources abiotiques, le changement climatique ou les pollutions locales qui altèrent nos écosystèmes et notre santé.

Il s’agit donc pour les entreprises du secteur concevoir des produits et des services numériques qui intègrent en même temps les trois enjeux du développement durable : réduction des impacts environnementaux, amélioration de la condition humaine, meilleure performance économique. La réduction des impacts environnementaux dès la conception d’un produit ou d’un service est reconnue comme étant l’une des méthodes les plus pertinentes et efficaces. De même, l’application des principes de l’écoconception aux services numériques est stratégique : afin de fournir les clés aux sociétés numériques pour trier entre solutions de fond et green-washing, un livre blanc sur l’écoconception des services numériques a été réalisé par l’Alliance Green IT.

Métiers de l’évènementiel

Il est nécessaire de repenser l’événement dans une dimension globale sous le prisme des enjeux écologiques et sociétaux. Il est ainsi indispensable de se demander pourquoi organiser cet évènement, où (en réduisant les impacts des transports) ou encore comment (en veillant à la prise en compte des enjeux liés au développement durable sur tous les postes : alimentation, éclairage, goodies…). Dans cette logique, la norme ISO 20121 met en avant le principe d’héritage, qui consiste à s’interroger sur les legs de sa mission et sur son impact futur.

Métiers de la formation professionnelle

L’intégration des enjeux RSE aux programmes de formation est nécessaire, pour permettre le développement de compétences sur ces enjeux. 

Quels que soient la nature de la prestation et le domaine d’exercice de l’activité de l’entreprise, il est toujours possible en plus d’insérer des critères RSE dans sa réalisation : réduction des consommables (papier, carburant, électricité, eau), usage de matériels moins énergivores (informatiques, imprimantes, véhicules), limitation des déplacements polluants, recours au secteur aidé (réinsertion, handicap)…

Afin de diffuser cette culture de la RSE et de mettre en exergue l’importance de l’intégration de ces enjeux RSE dans toute la chaîne de valeur, les engagements RSE de l’entreprise doivent être rendus accessibles aux clients, fournisseurs, prestataires et sous-traitants. 

Cette étape de pédagogie et de communication de la démarche RSE de l’entreprise a un double objectif. Le premier est la valorisation de l’existant auprès des parties prenantes. Cela peut permettre notamment de se différencier de la concurrence. Le second est de diffuser ses valeurs dans un but d’influence et d’éducation de ses parties prenantes. C’est une vision plus long-termiste qui vise à créer un écosystème vertueux de partenaires, clients et prestataires partageant les valeurs de la société. 

Actions

Les incontournables 

  • Transparence et accessibilité des informations pour les clients.
  • Grille tarifaire, engagements de confidentialité. 
  • Intégration de la RSE dans les prestations de l’entreprise.

 Pour aller plus loin 

  • Révision des pratiques à tous les stades du modèle de création de valeur.
  • Promotion active de la RSE tout au long de la chaîne de valeur, auprès des clients et dans tous les types de prestations.