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Publié le 14 février 2023

Transition écologique : l’État et le secteur de l’ingénierie s’engagent pour la montée en compétences de l’expertise sur le climat

En droite ligne avec leur engagement dans la transition écologique de l’économie française, et après avoir constaté que 8 400 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires seront nécessaires d’ici 2025 pour répondre aux besoins en ingénierie face aux enjeux climatiques, la Fédération Syntec, Syntec-Ingénierie et les partenaires sociaux réunis au sein de l’OPCO Atlas ont signé le jeudi 8 décembre un accord-cadre d’Engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) avec l’État. Ce programme, initié par l’État et développé par Syntec-Ingénierie avec le soutien de l’OPCO Atlas, identifie les entreprises d’ingénierie comme des acteurs clés dans la conception et la mise en œuvre de solutions répondant à l’enjeu climatique et entend renforcer la montée en compétence des salariés du secteur dans les domaines liés à la transition écologique.

« Toutes les professions représentées par la branche des entreprises d’ingénierie contribuent aux transitions actuelles de l’économie française, dont la transition écologique ; si bien qu’au sein de la branche ce sont aujourd’hui 42 000 ETP qui interviennent sur des missions liées au changement climatique. A ce titre, il était primordial pour nous d’entériner et de prolonger l’engagement des professions dans la transition écologique, et surtout de le faire en synergie avec l’Etat. C’est tout l’objectif de cet EDEC », commente Laurent Giovachini, Président de la Fédération Syntec.

« Nous nous félicitons de la signature de l’accord-cadre « Climat et Métiers de l’Ingénierie » avec l’État. Tout d’abord, parce que c’est la reconnaissance de la spécificité de l’ingénierie en matière climatique. En intervenant dès la phase de conception, notre profession a un impact déterminant sur l’empreinte carbone finale des projets. Mais aussi car ce programme permettra de renforcer les emplois et d’orchestrer la montée en compétences de nos salariés. Voilà tous les ingrédients dont nous avions besoin pour que l’ingénierie ait la pleine capacité d’accélérer la transition climatique et énergétique. » abonde Pierre Verzat, Président de Syntec-Ingénierie.

Des besoins croissants dans l’industrie de la connaissance, et a fortiori dans le secteur de l’ingénierie

A travers cette démarche EDEC, l’Etat soutient les actions prospectives en matière d’emploi et de compétences engagées par la branche des entreprises d’ingénierie, et consacre l’anticipation des mutations des métiers en lien avec la transition écologique comme un axe de travail prioritaire.

L’accord-cadre signé le 8 décembre fait suite au constat porté par une étude menée par l’OPIIEC en mars 2022 sur les métiers et les compétences de l’ingénierie face à l’enjeu du climat, et qui dévoile que :

  • 42 000 ETP interviennent actuellement dans la branche des bureaux d’études sur des missions liées au changement climatique
  • 83% de ces actions sont liées à la lutte contre le changement climatique, et 17% à l’adaptation ; un ratio qui devrait fortement évoluer dans les prochaines années
  • A horizon 2025, 8 400 ETP supplémentaires seront nécessaires pour répondre aux besoins en ingénierie face aux enjeux climatiques, dont 50% concerneront les énergies décarbonées

Bien consciente de ces enjeux, la Fédération Syntec s’est engagée récemment à former d’ici 2025 l’ensemble des salariés de la branche à la sobriété énergétique, dont numérique. Syntec-Ingénierie a également agi dans cette direction en créant la charte de l’ingénierie pour le climat, une charte qui engage ses signataires à être forces de proposition dans les missions et les projets qu’elles réalisent pour en réduire l’empreinte carbone, à adopter durablement des pratiques internes sobres en carbone, et à diminuer leurs propres émissions de gaz à effet de serre.

Un EDEC à la hauteur des enjeux climatiques

La branche des Bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils compte 92 900 entreprises et 1 161 788 salariés, dont 20 759 entreprises et 301 314 salariés dans le secteur de l’ingénierie (données Opiiec). Le secteur de l’ingénierie regroupe les entreprises de conseil en technologies, d’ingénierie de construction et d’ingénierie de process.

L’accord-cadre concerne les entreprises et les salariés des branches des Bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils (IDCC 1486) et de la Filière ingénierie de l’immobilier, de l’aménagement et de la construction (FIIAC), et il vise à la mise en œuvre de propositions d’actions formulées dans l’étude Les métiers et les compétences de l’ingénierie face à l’enjeu du climat, publiée par l’OPIIEC en mars 2022.

Il vise particulièrement la création d’un référentiel de compétences climat et biodiversité, le développement de certifications liées à ces enjeux, de contenu de formation et de certification numérique, la mise en œuvre d’actions favorisant le développement de la formation en situation de travail et de partage de pratiques.

Pour atteindre ces objectifs, cinq actions sont prévues dans l’accord-cadre :

  • Action 1. : Décliner un référentiel de compétences pour les entreprises et salariés du secteur de l’ingénierie. L’objectif est de structurer un référentiel détaillé et exhaustif de compétences climat et biodiversité, parmi lesquelles les compétences spécifiques rattachées aux métiers des branches seront insérées. Un tel référentiel structuré et partagé doit notamment permettre d’établir un dialogue commun avec les parties-prenantes.
  • Action 2. : Développer des certifications « créateur de changement pour le climat et la biodiversité ». Cette action a notamment pour objectif de permettre l’identification et la valorisation des compétences essentielles aux missions climat et d’apporter une reconnaissance aux double-compétences (voire triple-compétences) développées par les salariés de l’ingénierie. Un enjeu d’attractivité des métiers du climat est attaché à cette action.
  • Action 3. : Développer du contenu de formation et de certification numérique « climat ». Principalement, cette action consiste à mettre en œuvre de l’ingénierie de formation pour créer du contenu de formation et de certification climat, accessible et axé sur la compétence, afin de démultiplier le volume d’actions de formation.
  • Action 4. : Développer le « tutorat climat ». Pour cette action il s’agit de développer le tutorat en s’appuyant sur l’ensemble des contenus pédagogiques existants, et en en créant de nouveaux lorsque nécessaire. L’enjeu est également de favoriser l’échange de pratiques en situation en structurant un réseau de référents aux compétences variées.
  • Action 5. Développer « l’AFEST climat ». L’objectif est de mettre en œuvre des actions favorisant la formation en situation de travail réel pour adapter rapidement les pratiques, tout en permettant l’articulation de cette formation en situation de travail à des contenus de formation numériques.
  • Action 6. Ingénierie de communication. Considérant le fort enjeu à positionner l’ingénierie, les géomètres et les économistes de la construction en tant qu’acteurs majeurs de la transition écologique, l’objectif est de définir un plan de communication et de créer des supports pour promouvoir le rôle du secteur de l’ingénierie face au changement climatique et les outils créés ou actualisés dans le cadre de l’EDEC.
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